Droits d'auteur & co. (encore)

Autre anecdote : Hollywood s'est formé parce que les réalisateurs, les producteurs et tout spécialement la Fox avaient voulus s'installer dans un territoire où la propriété intellectuelle n'était pas appliquée par manque de Marshalls.

Il faut dire qu'à l'époque, Thomas Edison détenait les brevets du cinématographe et il fallait lui payer des royalties pour chaque tournage et projection.

···

Le 12 janvier 2011 02:15, j-f.lucarelli <****@****> a écrit :

Si, le code source de la musique peut être protégé dans certains cas ! Pour
ne citer qu'un exemple : Atmosphères de Ligeti. Personnellement, je suis
presque incapable d'analyser ça et il me faudrait cent fois plus d'efforts
pour le réécrire que pour décompiler un programme.
Ce que je dis n'est qu'à moitié une blague.
De nombreuses musiques contemporaines me semblent difficiles à plagier car
elles introduisent de nouvelles idées. C'est peut-être ça l'avenir, non ?
(Je dis ça sans en être tout à fait convaincu)

Anecdote amusante à ce sujet : le célèbre "4 minutes 33 de silence" de Nicolas Cage a été plagié par les Beatles. Et ce plagiat a fait l'objet d'un recours en justice :-p


liste de diffusion lilypond-user-fr
lilypond-user-fr@gnu.org
http://lists.gnu.org/mailman/listinfo/lilypond-user-fr

= = = = = = = = = = = = = = = = = = = =

j-f.lucarelli
****@****
12-01-2011


liste de diffusion lilypond-user-fr
lilypond-user-fr@gnu.org
http://lists.gnu.org/mailman/listinfo/lilypond-user-fr

Tu ne dors jamais ?

Ok, un point pour toi. Mais l'Etat c'est toi.... nous sommes en démocratie...

Non, je ne suis pas l'état. L'état est une organisation dont la mission supposée est de protéger le citoyen qui lui a confié le monopole de la violence(armée, police) pour assurer sa sécurité, sa défense et dont la première capacité est d'utiliser cette force pour contraindre les autres afin d'accomplis sa mission ou de la détourner.

Ouais, mais l'Etat s'occupe également des écoles, des routes, de la
santé, du chômage, etc.... Je sais bien qu'en France depuis que le
peuple a élu Sarkozy, on parle surtout de sécurité, de police et de
violence, mais tout de même..... il n'est président que depuis 4 ans,
et avec un peu de chance (j'espère pour vous), en 2012 ça va
changer..... un peu. Tu remarqueras que je dis vous.... je ne suis pas
en France.....

La démocratie, c'est simplement un système ou on choisit ses dirigeants parmi un éventail de personnes qui se proposent, faisant le paon pour séduire l'électeur avec des discours, et progressant dans leurs corporations politiques grâce à je ne sais quelles intrigues.
La démocratie est probablement le moins pire des systèmes, mais il ne faut pas pour autant l'idéaliser.

Je suis d'accord et n'ai pas dit le contraire. Comme je viens de le
dire, je ne suis pas en France. Je suis en Suisse. Les Suisses
viennent de voter une affreuse loi qui permet le renvoi systématique
des étrangers qui commettent des délits. Cette loi est passée, avec
52% de "oui". On parle alors de victoire "écrasante"..... pourtant,
48% de gens ont voté "non" ! C'est pas rien. Mais c'est ça la
démocratie.... Comme tu dis, le moins pire des systèmes, mais
certainement pas un système satisfaisant pour autant.

Ben Kaoma n'existe pas vraiment, si "Kaoma" a percé c'est surtout parce que TF1 était derrière.... Pas pour le talent de "Kaoma".

Kaoma a hyper fonctionné au Brésil. Le monde ne s'arrête pas à la France.

Je sais, d'ailleurs, je ne suis pas en France :wink: Mais n'exagérons
rien non plus.... Voici ce qu'en dit Wikipedia :

" Des producteurs français rapportent du Brésil le rythme de la
lambada en France, en adaptant et en faisant enregistrer par le groupe
Kaoma la mélodie de la chanson Llorando se fue, du groupe bolivien de
musique andine Los Kjarkas. Ils ne déclarent cependant pas à la SACEM
le nom des auteurs de la version originelle de la chanson. Ceux-ci
feront valoir leurs droits et obtiendront gain de cause[1].

En 1989, le vidéo-clip diffusé en boucle à la télévision va faire de
la lambada le tube de l'été. La Lambada est, en France, dans le top 10
des chansons les plus vendues de tous les temps (1 735 000
exemplaires).

Kaoma sortira d'autres tubes comme Dançando La Lambada et Tago Mago.
Chico et Roberta, les deux enfants que l'on voit dans le clip, vont
sortir eux aussi un 45 tours, Frente a frente. Loalwa Braz, la
chanteuse de Kaoma, a ensuite fait une carrière solo.

Le succès de cette chanson sera mondial mais très bref. "

Tu confonds vente de CD et droits d'auteurs. Certes, en tant que compositeur, je touche des droits de reproduction mécanique, au moment de la fabrication du CD. Et ce sont déjà des sommes assez importantes quand un CD est tiré à plusieurs millions d'exemplaires. Et ça ne change rien à ce que je dis. Le partage des 10% dont tu parles ce fait bien comme je le dis. En se déclarant auteur de la chanson "Kaoma" touchait 100% des 10% en question.

En effet, il s'agit d'un pourcentage sur la vente négocié entre l'auteur et l'éditeur.

Non, pas du tout ! Là c'est toi qui confond royalties et droits
d'auteur. Les droits de reproduction mécanique n'ont que peu de
rapport avec le prix de vente. En Suisse c'est la SUISA qui gère cela.
C'est elle qui calcule le prix de ces droits. Pas l'éditeur !

Je dois dire que je ne vois pas la raison pour laquelle on devrait demander pour rejouer ou améliorer la composition de quelqu'un d'autre. Pour moi, rejouer l'œuvre de quelqu'un, c'est comme répéter une phrase dite par quelqu'un.

Déjà par simple courtoisie.

Si j'achète une voiture, je n'ai pas à demander l'autorisation au constructeur si j'ai envie de la repeindre ou de modifier le design et puis la revendre.

Ca n'est pas pareil du tout. Ce que tu dis, c'est comme si tu parlais
d'acheter un CD, le repeindre et le revendre. Ben ça, tu peux ! Dans
le cas de la voiture, tu n'as pas le droit de fabriquer une voiture en
copiant le design d'un modèle existant et dire que c'est toi qui l'a
inventée.

C'est un très bon exemple que tu as trouvé là ! Mais qui dessert ton
propos. Mettons que tu achètes ta voiture 10000 euros. Tu la
customises, puis tu la revends, mettons 12000 euros. Tu as donc gagné
2000 euros dans l'affaire. Ces 2000 euros, c'est ton bénéfice, et
c'est ce qui te reviens pour ton travail, ta création. Mais les 10000
euros de base, sont bien allé dans la poche du concepteur original.
Après, tu peux bien décider que tu as trouvé un créneau, et commencer
à faire un vrai commerce avec ton idée. Mais à chaque fois tu vas
devoir acheter le véhicule original, à chaque fois !

C'est la même chose avec une chanson. Si tu crées un nouvel
arrangement, tu dois payer le "véhicule" original à chaque vente, mais
tu tires bénéfice de tes améliorations, avec ta part en tant
qu'arrangeur.

Ce qui te dérange, dis-tu, c'est le fait de devoir demander
l'autorisation. Je trouve aussi que c'est un peu problématique. Mais
cela n'a rien à voir avec le droit d'auteur, mais plutôt avec le fait
de garder le contrôle de sa création.

Si j'achète un PC, je peux changer les composants pour l'améliorer sans devoir demander l'autorisation.

Bien entendu. Tout comme tu peux changer l'égalisation sur ta chaîne
hifi. Ou décider de copier le contenu de ton CD sur ton lecteur MP3
pour écouter les chansons dans un autre ordre. Mais tu ne peux pas
revendre une copie de ton CD tout en gardant l'original. C'est
discutable, je suis d'accord. Mais c'est toi qui compares des choses
qui ne sont pas tout à fait comparable. Tu fais ce que tu veux de
l'objet physique, mais pas de l'oeuvre.

Pourquoi, lorsque j'achète un livre, si je change une partie du contenu sans l'autorisation de l'auteur, je suis hors la loi ? Pour moi, c'est une différence qui n'est due qu'à une mystification de l'art.

Parce que tu achètes le livre, pas l'oeuvre !

Disney n'a demandé l'autorisation à personne pour adapter des contes populaires.
Et ils empêchent toute utilisation sans autorisation de leurs personnages.
Et puis, lorsque l'auteur est mort… 70 ans après la mort de l'auteur, c'est pas exagéré ?

Ben là c'est bien, tu donnes la réponse à ta première question
toi-même. Les auteurs des contes populaires étaient morts depuis plus
de 70 ans.

Cela dit, je trouve aussi que 70 ans c'est exagéré. Richard Stallman
propose que le droit d'auteur s'éteigne 10 ans après la publication.
C'est peut-être un peu exagéré dans l'autre sens. Un truc entre les
deux serait pas mal, sans doute. J'ai joué des centaines de fois sur
scène un arrangement salsa de la Chanson pour l'Auvergnat de Brassens.
Je n'ai jamais pu déposer cet arrangement, parce que c'était trop
compliqué de contacter les ayant-droit pour leur demander
l'autorisation. Alors à chaque fois, j'ai déclaré à la SUISA que
j'avais joué la chanson originale. Pas de problème. J'ai donc pu
modifier cette chanson comme je le voulais. Mais les 100% des droits
d'auteur allaient alors à l'éditeur de Brassens. D'ailleurs, Brassens
n'ayant pas eu d'enfants, y a-t-il des ayant-droit autre que son
éditeur ? Je pense que le droit d'auteur devrait s'éteindre à la mort
de l'auteur.

Mais pourquoi voudrait tu gagner la totalité des droits là-dessus, alors que tu n'as fais que "d'améliorer" un truc existant. Si tu veux la totale, ben écris-la toi-même, la daube originelle !

Le problème n'est pas une question de faire plus d'argent, mais de devoir demander l'autorisation à quelqu'un qui a eu un monopole sur l'exploitation de son œuvre qu'il n'aurait pas si ce privilège n'existait pas et peut la refuser.

Je ne comprends pas cette phrase. C'était peut-être un peu tard quand
tu l'as écrite ?

Prend par exemple le cas des worksongs. Ces chansons composées par les esclaves noirs aux USA. Le premier à les mettre sur disque possédait le copyright et pouvait empêcher toute autre interprétation.

Oui, ben justement, c'est dégueulasse ! Tu confirmes là, le bien fondé
des droits d'auteur.

Tu peux me dire quelle musique ne s'est pas faite sur une musique passée ? Sur 12 notes, un certain nombres de dispositions rythmiques, es-tu certain que ta musique est réellement originale ? Tout le monde a des influences, que ce soient des influences musicales ou d'autres influences contextuelles dues aux conditions sociales, économiques, politiques,…

Mais c'est sûr ! Je revendique même mes influences ! Et c'est ainsi
que je vois le concept d'amélioration que tu défends. Je crée une
nouvelle musique, influencée par des dizaines d'autres. Mais peut-être
que j'y ajouter un ou deux trucs bien à moi. Ou que simplement je
réalise un métissage nouveau. Tout cela est inconscient bien entendu.
Mais je pense que c'est ainsi que la musique évolue. Mais être
influencé par une musique est tout de même différent de reprendre une
musique existante, sans rien demander à personne, et la publier en
affirmant en être l'auteur.

Enfin, tu es compositeur, je comprends que tu estime mériter ce droit, tout comme la noblesse de l'ancien régime estimait mériter leurs droits.

Ça c'est la phrase du jour à mettre dans le bêtisier de la liste.
C'est justement parce qu'on a renversé la noblesse de l'ancien régime
que ce genre de droits existent...

Mais sache que cela se fait au détriment d'autres, sinon tu ne gagnerais pas plus de revenus grâce à ça.

Au détriment, je ne crois pas.... Les revenus obtenus par les droits
d'auteur sont proportionnels au plaisir que mes musiques procurent à
leurs auditeurs. Si mes musiques ne plaisent pas, je ne gagne pas un
sou de droit d'auteur.

Et ce que tu dis serait alors valable pour n'importe quel métier. Le
boulanger me demande de l'argent pour son pain ? Mais c'est à mon
détriment, quel horreur !

De quel droit ? Ben du droit d'auteur :wink: Ok, le jour où à chaque musique que chacun écrit chacun gagnera la même somme, je serai d'accord avec toi. Ca serait pas mal en effet. J'écris une chanson, je la dépose, je touche, mettons..... combien.... houlà.... difficile. Allez, mettons 200 euros. Et après, je ne demande plus rien. Mais je veux que les Goldman, Cabrel et continue gagne la même chose. Après, on sera payé à la productivité, plus à la qualité, tant pis. J'ai besoin d'argent : j'écris 20 daubes demain : bingo, 4000 euros. Mais pourquoi pas. J'ai été payé pour mon travail. Et le résultat appartient à tout le monde. Ok, d'accord. Tu crois vraiment que ça serait bien.... moi ça me fait très peur.

Ce modèle est irréaliste et supposerait qu'il y ait un système de redistribution.

Evidemment qu'il est irréaliste ! Le deuxième degré tu connais ?

Je me fous que des compositeurs gagnent beaucoup d'argent. S'ils le font au détriment de personne et le méritent c'est tant mieux pour eux.
Le public estimera toujours si une œuvre est bonne ou pas. Et comme tu dis, la qualité est subjective.
Certains réussissent plus que d'autre, c'est tout à fait normal, le talent n'est pas réparti de façon égale, ainsi que la demande, et certains sont plus entreprenants que d'autres, sans compter la chance…

Oui, c'est bien ce que je dis !

Qui parles d'interdiction de reprendre la musique de quelqu'un ?

La loi sur le droit d'auteur.
Par défaut, il est interdit de reprendre la musique de quelqu'un tant que tu n'as pas son autorisation.

Non, tu peux la reprendre sans demander quoi que ce soit ! Tu peux
jouer les chansons des autres autant que tu veux, sans rien demander à
personne. Tu remplis juste une déclaration que tu remets à la SACEM à
chaque concert, et c'est l'organisateur du concert qui paye. C'est
quand tu veux gagner de l'argent sur "l'amélioration" que tu y
apportes que ça coince.

Tu peux reprendre toutes les musiques que tu veux, les modifier tant que tu veux. Le problème c'est si tu veux gagner à ton tour de l'argent là-dessus.

De toutes façons, tant que je ne le fais pas publiquement, tu es incapable de savoir ce que je fais de ta musique, non ? À moins que tu m'aies incrusté à mon insu une puce dans la tête.

Ben oui, mais tant que tu ne le fais pas publiquement il n'y a aucun
souci ! Rien ne t'interdit, encore une fois de modifier toutes les
musiques que tu veux tranquillement dans ton home-studio !

Ca coince, et c'est assez logique ! Sans déconner : je te promets que je permets à n'importe qui de reprendre mes musiques, à qui mieux mieux, tant qu'il dit que c'est moi qui les ai écrites et ne prétend pas les avoir écrites lui-même !

Toi oui, parce que t'es un mec cool. D'autres moins cool ne le permettent pas, et la propriété intellectuelle ne s'arrête pas à la musique.

Mais la plupart des compositeurs pensent comme moi ! Il n'y a que
quelque méga-stars qui pourraient refuser, parce qu'ils ne voient pas
d'intérêt à ce que quelqu'un de moins connu qu'eux modifient leurs
chansons.

C'est un des principes de la licence GPL, ça, non ? Mais la licence GPL ne dit jamais, au grand jamais que les auteurs ne doivent pas gagner leur vie. S'il ne gagne pas d'argent là-dessus, je ne lui demande rien. S'il en gagne, ben je veux bien partager avec lui. C'est ça, le droit d'auteur ! Personne n'aurait demandé d'argent à Kaoma si Kaoma n'avait pas :

1) prétendu qu'il s'agissait d'une chanson originale
2) gagné un franc

À t'entendre, on dirait qu'ils sont coupables de gagner de l'argent.

Pas du tout. Ils sont coupables d'avoir gagné de l'argent au détriment
(je reprends tes termes) des auteurs originaux.

Si Kaoma a déclaré que c'était original, c'est bien décevant de leur part, mais voilà, avec le droit d'auteurs ils savaient qu'ils devraient probablement payer ure somme forte aux auteurs, voire se voir refuser de l'exploiter. On peut supposer qu'il s'agit d'un contrecoup du droit d'auteurs. Sans droit d'auteur, ils n'auraient pas eu cette contrainte de mentir.

Mais non ! La somme qu'ils auraient dû payer était sans risque. Si
leur projet n'avait pas marché il n'aurait presque rien payé. Et je
doute qu'un tout petit groupe bolivien refuse ce genre de deal.

Tout comme la fraude et la corruption sont principalement dues à des règles trop rigides.
S'il était plus simple et moins coûteux de déclarer un gig, il y aurait moins de concerts en black.

Rien à voir.

C'est tout de même sur un cas exceptionnel hypothétique que tu te bases pour justifier une règle.

Ben ça existe pourtant !

Tout comme les chutes de météorites. Mais c'est tellement rare que ça ne justifie pas de prendre une assurance contre les chutes de météorites.
Ou encore les accidents mortels de voiture, pourtant on continue à l'utiliser.
++

Non, ça arrive très souvent que par exemple une marque de dentifrice
veuille reprendre une chanson connue pour sa pub, en changeant les
paroles. Ben, c'est pas forcément évident. Je préfère de loin entendre
"Oui je l'adore, c'est mon amour mon trésor" par Pauline Ester, que
"Grou-pa-ma, toujours toujours là pour moi"

Bon je ne crois pas qu'on arrivera à se mettre d'accord. Et j'ai autre
choses à faire :wink:

A+

Christophe

···

Le 12 janvier 2011 01:29, phijazz <****@****> a écrit :

Bonjour à tous, et j'espère ne pas réveiller Christophe :wink:

Bon, constatons ensemble deux choses très pratiques : le sujet est enthousiasmant, et la question du droit d'auteur provoque des discussions pleines d'expression de sentiments.

Le premier point est très prometteur, mais je considère le second comme un handicap.

Dans mon ancienne vie, formateur pour adultes dans le pétrole (lancez les violons !), et notamment dans le code du travail, j'ai été bien évidemment amené à animer des débats de ce type, mais force est de revenir au texte à un moment ou à un autre. La notion de justice, en France du moins, est liée à la notion de respect de la loi, et la loi est un écrit. On est loin du débat d'idée, fort intéressant au demeurant. Alors, OK, il y a le texte et l'esprit du texte, mais en France (on va dire : dans le Code du Travail, même), le présupposé, c'est le texte. La jurisprudence permet de l'adapter (très peu !) au goût du jour, mais, fort heureusement à mon sens, quand toute la salle s'étripe, le juge peut dire : "Stop, revenons au texte".

Je vous propose donc de me procurer ce texte (dites oui, ça ne vous coûte rien ! :smiley: ), et de me le pastiller (sachant qu'il y aura plein de trucs dont on se fout). 3000 pages, c'est pas le bout du monde, et généralement, c'est plus facile à lire que du Butor (excepté le code civil...). Je tâcherai de vous en présenter quels points importants, à mon sens, qui pourront donner lieu à débat.

Nous sommes bien d'accord, cela n'empêche personne d'avoir un avis raisonné sur la question, et la lecture de ce fil met à l'oeuvre des sensibilités et des lectures du monde très différentes. Parfois choquantes dans le sens positif de "qui choquent mon édifice perso", et c'est très intéressant. Je souhaite savoir ce qui est légal (et pas seulement ce que Lemoine ou la SACEM font, par exemple, ce n'est qu'un exemple, on n'avait dit pas de nom ?), par pure curiosité intellectuelle...

A bientôt donc (si dans 1 an et 1 jour, vous n'avez pas entendu parler de ce sujet, c'est que "Le code de la PI m'a tuer"...) !

JMarc

Christophe Pochon a écrit :

···

Tu ne dors jamais ?

Le 12 janvier 2011 01:29, phijazz <****@****> a écrit :
  

Ok, un point pour toi. Mais l'Etat c'est toi.... nous sommes en démocratie...
      

Non, je ne suis pas l'état. L'état est une organisation dont la mission supposée est de protéger le citoyen qui lui a confié le monopole de la violence(armée, police) pour assurer sa sécurité, sa défense et dont la première capacité est d'utiliser cette force pour contraindre les autres afin d'accomplis sa mission ou de la détourner.
    
Ouais, mais l'Etat s'occupe également des écoles, des routes, de la
santé, du chômage, etc.... Je sais bien qu'en France depuis que le
peuple a élu Sarkozy, on parle surtout de sécurité, de police et de
violence, mais tout de même..... il n'est président que depuis 4 ans,
et avec un peu de chance (j'espère pour vous), en 2012 ça va
changer..... un peu. Tu remarqueras que je dis vous.... je ne suis pas
en France.....

La démocratie, c'est simplement un système ou on choisit ses dirigeants parmi un éventail de personnes qui se proposent, faisant le paon pour séduire l'électeur avec des discours, et progressant dans leurs corporations politiques grâce à je ne sais quelles intrigues.
La démocratie est probablement le moins pire des systèmes, mais il ne faut pas pour autant l'idéaliser.
    
Je suis d'accord et n'ai pas dit le contraire. Comme je viens de le
dire, je ne suis pas en France. Je suis en Suisse. Les Suisses
viennent de voter une affreuse loi qui permet le renvoi systématique
des étrangers qui commettent des délits. Cette loi est passée, avec
52% de "oui". On parle alors de victoire "écrasante"..... pourtant,
48% de gens ont voté "non" ! C'est pas rien. Mais c'est ça la
démocratie.... Comme tu dis, le moins pire des systèmes, mais
certainement pas un système satisfaisant pour autant.

Ben Kaoma n'existe pas vraiment, si "Kaoma" a percé c'est surtout parce que TF1 était derrière.... Pas pour le talent de "Kaoma".

Kaoma a hyper fonctionné au Brésil. Le monde ne s'arrête pas à la France.
    
Je sais, d'ailleurs, je ne suis pas en France :wink: Mais n'exagérons
rien non plus.... Voici ce qu'en dit Wikipedia :

" Des producteurs français rapportent du Brésil le rythme de la
lambada en France, en adaptant et en faisant enregistrer par le groupe
Kaoma la mélodie de la chanson Llorando se fue, du groupe bolivien de
musique andine Los Kjarkas. Ils ne déclarent cependant pas à la SACEM
le nom des auteurs de la version originelle de la chanson. Ceux-ci
feront valoir leurs droits et obtiendront gain de cause[1].

En 1989, le vidéo-clip diffusé en boucle à la télévision va faire de
la lambada le tube de l'été. La Lambada est, en France, dans le top 10
des chansons les plus vendues de tous les temps (1 735 000
exemplaires).

Kaoma sortira d'autres tubes comme Dançando La Lambada et Tago Mago.
Chico et Roberta, les deux enfants que l'on voit dans le clip, vont
sortir eux aussi un 45 tours, Frente a frente. Loalwa Braz, la
chanteuse de Kaoma, a ensuite fait une carrière solo.

Le succès de cette chanson sera mondial mais très bref. "

Tu confonds vente de CD et droits d'auteurs. Certes, en tant que compositeur, je touche des droits de reproduction mécanique, au moment de la fabrication du CD. Et ce sont déjà des sommes assez importantes quand un CD est tiré à plusieurs millions d'exemplaires. Et ça ne change rien à ce que je dis. Le partage des 10% dont tu parles ce fait bien comme je le dis. En se déclarant auteur de la chanson "Kaoma" touchait 100% des 10% en question.

En effet, il s'agit d'un pourcentage sur la vente négocié entre l'auteur et l'éditeur.
    
Non, pas du tout ! Là c'est toi qui confond royalties et droits
d'auteur. Les droits de reproduction mécanique n'ont que peu de
rapport avec le prix de vente. En Suisse c'est la SUISA qui gère cela.
C'est elle qui calcule le prix de ces droits. Pas l'éditeur !

Je dois dire que je ne vois pas la raison pour laquelle on devrait demander pour rejouer ou améliorer la composition de quelqu'un d'autre. Pour moi, rejouer l'œuvre de quelqu'un, c'est comme répéter une phrase dite par quelqu'un.
        

Déjà par simple courtoisie.
      

Si j'achète une voiture, je n'ai pas à demander l'autorisation au constructeur si j'ai envie de la repeindre ou de modifier le design et puis la revendre.
    
Ca n'est pas pareil du tout. Ce que tu dis, c'est comme si tu parlais
d'acheter un CD, le repeindre et le revendre. Ben ça, tu peux ! Dans
le cas de la voiture, tu n'as pas le droit de fabriquer une voiture en
copiant le design d'un modèle existant et dire que c'est toi qui l'a
inventée.

C'est un très bon exemple que tu as trouvé là ! Mais qui dessert ton
propos. Mettons que tu achètes ta voiture 10000 euros. Tu la
customises, puis tu la revends, mettons 12000 euros. Tu as donc gagné
2000 euros dans l'affaire. Ces 2000 euros, c'est ton bénéfice, et
c'est ce qui te reviens pour ton travail, ta création. Mais les 10000
euros de base, sont bien allé dans la poche du concepteur original.
Après, tu peux bien décider que tu as trouvé un créneau, et commencer
à faire un vrai commerce avec ton idée. Mais à chaque fois tu vas
devoir acheter le véhicule original, à chaque fois !

C'est la même chose avec une chanson. Si tu crées un nouvel
arrangement, tu dois payer le "véhicule" original à chaque vente, mais
tu tires bénéfice de tes améliorations, avec ta part en tant
qu'arrangeur.

Ce qui te dérange, dis-tu, c'est le fait de devoir demander
l'autorisation. Je trouve aussi que c'est un peu problématique. Mais
cela n'a rien à voir avec le droit d'auteur, mais plutôt avec le fait
de garder le contrôle de sa création.

Si j'achète un PC, je peux changer les composants pour l'améliorer sans devoir demander l'autorisation.
    
Bien entendu. Tout comme tu peux changer l'égalisation sur ta chaîne
hifi. Ou décider de copier le contenu de ton CD sur ton lecteur MP3
pour écouter les chansons dans un autre ordre. Mais tu ne peux pas
revendre une copie de ton CD tout en gardant l'original. C'est
discutable, je suis d'accord. Mais c'est toi qui compares des choses
qui ne sont pas tout à fait comparable. Tu fais ce que tu veux de
l'objet physique, mais pas de l'oeuvre.

Pourquoi, lorsque j'achète un livre, si je change une partie du contenu sans l'autorisation de l'auteur, je suis hors la loi ? Pour moi, c'est une différence qui n'est due qu'à une mystification de l'art.
    
Parce que tu achètes le livre, pas l'oeuvre !

Disney n'a demandé l'autorisation à personne pour adapter des contes populaires.
Et ils empêchent toute utilisation sans autorisation de leurs personnages.
Et puis, lorsque l'auteur est mort… 70 ans après la mort de l'auteur, c'est pas exagéré ?

Ben là c'est bien, tu donnes la réponse à ta première question
toi-même. Les auteurs des contes populaires étaient morts depuis plus
de 70 ans.

Cela dit, je trouve aussi que 70 ans c'est exagéré. Richard Stallman
propose que le droit d'auteur s'éteigne 10 ans après la publication.
C'est peut-être un peu exagéré dans l'autre sens. Un truc entre les
deux serait pas mal, sans doute. J'ai joué des centaines de fois sur
scène un arrangement salsa de la Chanson pour l'Auvergnat de Brassens.
Je n'ai jamais pu déposer cet arrangement, parce que c'était trop
compliqué de contacter les ayant-droit pour leur demander
l'autorisation. Alors à chaque fois, j'ai déclaré à la SUISA que
j'avais joué la chanson originale. Pas de problème. J'ai donc pu
modifier cette chanson comme je le voulais. Mais les 100% des droits
d'auteur allaient alors à l'éditeur de Brassens. D'ailleurs, Brassens
n'ayant pas eu d'enfants, y a-t-il des ayant-droit autre que son
éditeur ? Je pense que le droit d'auteur devrait s'éteindre à la mort
de l'auteur.

Mais pourquoi voudrait tu gagner la totalité des droits là-dessus, alors que tu n'as fais que "d'améliorer" un truc existant. Si tu veux la totale, ben écris-la toi-même, la daube originelle !
      

Le problème n'est pas une question de faire plus d'argent, mais de devoir demander l'autorisation à quelqu'un qui a eu un monopole sur l'exploitation de son œuvre qu'il n'aurait pas si ce privilège n'existait pas et peut la refuser.
    
Je ne comprends pas cette phrase. C'était peut-être un peu tard quand
tu l'as écrite ?

Prend par exemple le cas des worksongs. Ces chansons composées par les esclaves noirs aux USA. Le premier à les mettre sur disque possédait le copyright et pouvait empêcher toute autre interprétation.
    
Oui, ben justement, c'est dégueulasse ! Tu confirmes là, le bien fondé
des droits d'auteur.

Tu peux me dire quelle musique ne s'est pas faite sur une musique passée ? Sur 12 notes, un certain nombres de dispositions rythmiques, es-tu certain que ta musique est réellement originale ? Tout le monde a des influences, que ce soient des influences musicales ou d'autres influences contextuelles dues aux conditions sociales, économiques, politiques,…
    
Mais c'est sûr ! Je revendique même mes influences ! Et c'est ainsi
que je vois le concept d'amélioration que tu défends. Je crée une
nouvelle musique, influencée par des dizaines d'autres. Mais peut-être
que j'y ajouter un ou deux trucs bien à moi. Ou que simplement je
réalise un métissage nouveau. Tout cela est inconscient bien entendu.
Mais je pense que c'est ainsi que la musique évolue. Mais être
influencé par une musique est tout de même différent de reprendre une
musique existante, sans rien demander à personne, et la publier en
affirmant en être l'auteur.

Enfin, tu es compositeur, je comprends que tu estime mériter ce droit, tout comme la noblesse de l'ancien régime estimait mériter leurs droits.
    
Ça c'est la phrase du jour à mettre dans le bêtisier de la liste.
C'est justement parce qu'on a renversé la noblesse de l'ancien régime
que ce genre de droits existent...

Mais sache que cela se fait au détriment d'autres, sinon tu ne gagnerais pas plus de revenus grâce à ça.
    
Au détriment, je ne crois pas.... Les revenus obtenus par les droits
d'auteur sont proportionnels au plaisir que mes musiques procurent à
leurs auditeurs. Si mes musiques ne plaisent pas, je ne gagne pas un
sou de droit d'auteur.

Et ce que tu dis serait alors valable pour n'importe quel métier. Le
boulanger me demande de l'argent pour son pain ? Mais c'est à mon
détriment, quel horreur !

De quel droit ? Ben du droit d'auteur :wink: Ok, le jour où à chaque musique que chacun écrit chacun gagnera la même somme, je serai d'accord avec toi. Ca serait pas mal en effet. J'écris une chanson, je la dépose, je touche, mettons..... combien.... houlà.... difficile. Allez, mettons 200 euros. Et après, je ne demande plus rien. Mais je veux que les Goldman, Cabrel et continue gagne la même chose. Après, on sera payé à la productivité, plus à la qualité, tant pis. J'ai besoin d'argent : j'écris 20 daubes demain : bingo, 4000 euros. Mais pourquoi pas. J'ai été payé pour mon travail. Et le résultat appartient à tout le monde. Ok, d'accord. Tu crois vraiment que ça serait bien.... moi ça me fait très peur.

Ce modèle est irréaliste et supposerait qu'il y ait un système de redistribution.
    
Evidemment qu'il est irréaliste ! Le deuxième degré tu connais ?

Je me fous que des compositeurs gagnent beaucoup d'argent. S'ils le font au détriment de personne et le méritent c'est tant mieux pour eux.
Le public estimera toujours si une œuvre est bonne ou pas. Et comme tu dis, la qualité est subjective.
Certains réussissent plus que d'autre, c'est tout à fait normal, le talent n'est pas réparti de façon égale, ainsi que la demande, et certains sont plus entreprenants que d'autres, sans compter la chance…
    
Oui, c'est bien ce que je dis !

Qui parles d'interdiction de reprendre la musique de quelqu'un ?
      

La loi sur le droit d'auteur.
Par défaut, il est interdit de reprendre la musique de quelqu'un tant que tu n'as pas son autorisation.
    
Non, tu peux la reprendre sans demander quoi que ce soit ! Tu peux
jouer les chansons des autres autant que tu veux, sans rien demander à
personne. Tu remplis juste une déclaration que tu remets à la SACEM à
chaque concert, et c'est l'organisateur du concert qui paye. C'est
quand tu veux gagner de l'argent sur "l'amélioration" que tu y
apportes que ça coince.

Tu peux reprendre toutes les musiques que tu veux, les modifier tant que tu veux. Le problème c'est si tu veux gagner à ton tour de l'argent là-dessus.
      

De toutes façons, tant que je ne le fais pas publiquement, tu es incapable de savoir ce que je fais de ta musique, non ? À moins que tu m'aies incrusté à mon insu une puce dans la tête.
    
Ben oui, mais tant que tu ne le fais pas publiquement il n'y a aucun
souci ! Rien ne t'interdit, encore une fois de modifier toutes les
musiques que tu veux tranquillement dans ton home-studio !
  

Ca coince, et c'est assez logique ! Sans déconner : je te promets que je permets à n'importe qui de reprendre mes musiques, à qui mieux mieux, tant qu'il dit que c'est moi qui les ai écrites et ne prétend pas les avoir écrites lui-même !
      

Toi oui, parce que t'es un mec cool. D'autres moins cool ne le permettent pas, et la propriété intellectuelle ne s'arrête pas à la musique.
    
Mais la plupart des compositeurs pensent comme moi ! Il n'y a que
quelque méga-stars qui pourraient refuser, parce qu'ils ne voient pas
d'intérêt à ce que quelqu'un de moins connu qu'eux modifient leurs
chansons.

C'est un des principes de la licence GPL, ça, non ? Mais la licence GPL ne dit jamais, au grand jamais que les auteurs ne doivent pas gagner leur vie. S'il ne gagne pas d'argent là-dessus, je ne lui demande rien. S'il en gagne, ben je veux bien partager avec lui. C'est ça, le droit d'auteur ! Personne n'aurait demandé d'argent à Kaoma si Kaoma n'avait pas :

1) prétendu qu'il s'agissait d'une chanson originale
2) gagné un franc

À t'entendre, on dirait qu'ils sont coupables de gagner de l'argent.
    
Pas du tout. Ils sont coupables d'avoir gagné de l'argent au détriment
(je reprends tes termes) des auteurs originaux.

Si Kaoma a déclaré que c'était original, c'est bien décevant de leur part, mais voilà, avec le droit d'auteurs ils savaient qu'ils devraient probablement payer ure somme forte aux auteurs, voire se voir refuser de l'exploiter. On peut supposer qu'il s'agit d'un contrecoup du droit d'auteurs. Sans droit d'auteur, ils n'auraient pas eu cette contrainte de mentir.
    
Mais non ! La somme qu'ils auraient dû payer était sans risque. Si
leur projet n'avait pas marché il n'aurait presque rien payé. Et je
doute qu'un tout petit groupe bolivien refuse ce genre de deal.

Tout comme la fraude et la corruption sont principalement dues à des règles trop rigides.
S'il était plus simple et moins coûteux de déclarer un gig, il y aurait moins de concerts en black.
    
Rien à voir.

C'est tout de même sur un cas exceptionnel hypothétique que tu te bases pour justifier une règle.
        

Ben ça existe pourtant !

Tout comme les chutes de météorites. Mais c'est tellement rare que ça ne justifie pas de prendre une assurance contre les chutes de météorites.
Ou encore les accidents mortels de voiture, pourtant on continue à l'utiliser.
++
    
Non, ça arrive très souvent que par exemple une marque de dentifrice
veuille reprendre une chanson connue pour sa pub, en changeant les
paroles. Ben, c'est pas forcément évident. Je préfère de loin entendre
"Oui je l'adore, c'est mon amour mon trésor" par Pauline Ester, que
"Grou-pa-ma, toujours toujours là pour moi"

Bon je ne crois pas qu'on arrivera à se mettre d'accord. Et j'ai autre
choses à faire :wink:

A+

Christophe

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Bonjour à tous, et j'espère ne pas réveiller Christophe :wink:

Ma fille de trois mois s'en est chargé :slight_smile:

Je vous propose donc de me procurer ce texte (dites oui, ça ne vous coûte
rien ! :smiley: ),

OUI !

et de me le pastiller (sachant qu'il y aura plein de trucs

dont on se fout). 3000 pages, c'est pas le bout du monde, et généralement,
c'est plus facile à lire que du Butor (excepté le code civil...). Je
tâcherai de vous en présenter quels points importants, à mon sens, qui
pourront donner lieu à débat.

A bientôt donc (si dans 1 an et 1 jour, vous n'avez pas entendu parler de ce
sujet, c'est que "Le code de la PI m'a tuer"...) !

:slight_smile:

A+

Christophe

···

Le 12 janvier 2011 09:04, Éditions IN NOMINE <****@****> a écrit :

JMarc

On Wed, 12 Jan 2011 02:15:42 +0100
"j-f.lucarelli" <****@****> scribit:

>Si, le code source de la musique peut être protégé dans certains cas ! Pour
>ne citer qu'un exemple : Atmosphères de Ligeti. Personnellement, je suis
>presque incapable d'analyser ça et il me faudrait cent fois plus d'efforts
>pour le réécrire que pour décompiler un programme.
>Ce que je dis n'est qu'à moitié une blague.
>De nombreuses musiques contemporaines me semblent difficiles à plagier car
>elles introduisent de nouvelles idées. C'est peut-être ça l'avenir, non ?
>(Je dis ça sans en être tout à fait convaincu)
>
Anecdote amusante à ce sujet : le célèbre "4 minutes 33 de silence" de Nicolas Cage a été plagié par les Beatles. Et ce plagiat a fait l'objet d'un recours en justice :-p

En quelle année Nicolas Cage a-t-il composé "4 minutes 33 de silence" ?

Quand et en quelle circonstance les Beatles ont-ils plagié ladite pièce ?

Qund a eu lieu le recours en justice ?

(à mon avis tout est faux)

···

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>lilypond-user-fr@gnu.org
>http://lists.gnu.org/mailman/listinfo/lilypond-user-fr
>

= = = = = = = = = = = = = = = = = = = =
      
               j-f.lucarelli
               ****@****
          12-01-2011

--
René Bastian
www.pythoneon.org
www.musiques-rb.org

R. Bastian a écrit :

On Wed, 12 Jan 2011 02:15:42 +0100
"j-f.lucarelli" <****@****> scribit:

  En quelle année Nicolas Cage a-t-il composé "4 minutes 33 de silence" ?
  
Le morceau a été interprété par David Tudor <http://fr.wikipedia.org/wiki/David_Tudor&gt; le 29 <http://fr.wikipedia.org/wiki/29_août&gt; août <http://fr.wikipedia.org/wiki/Août&gt; 1952 <http://fr.wikipedia.org/wiki/1952&gt;, au Maverick Concert Hall de Woodstock <http://fr.wikipedia.org/wiki/Woodstock_(New_York)&gt; dans l'État de New York <http://fr.wikipedia.org/wiki/État_de_New_York&gt;, en tant que partition de musique contemporaine <http://fr.wikipedia.org/wiki/Musique_contemporaine&gt; pour piano. Le public l'a vu s'asseoir au piano, soulever le couvercle et laisser ses mains au-dessus des touches de l’instrument. Après un moment, il ferma le couvercle et se leva. Le morceau avait été joué et pourtant aucun son n’était sorti. Ce que voulait son auteur, c’est que quiconque qui aurait écouté attentivement aurait entendu du bruit involontaire. Ce sont ces bruits imprévisibles qui doivent être considérés comme étant la partition de musique dans ce morceau. Ce dernier demeure encore controversé à ce jour, et est vu en tant que provocation de la définition même de la musique :

    « […] les gens ont commencé à chuchoter l’un à l’autre, et certains
    ont commencé à sortir. Ils n’ont pas ri – ils ont juste été irrités
    quand ils ont réalisé que rien n’allait se produire, et ils ne l’ont
    toujours pas oublié trente ans après : ils sont encore fâchés^[7]
    <4′33″ — Wikipédia; . »

Quand et en quelle circonstance les Beatles ont-ils plagié ladite pièce ?
Qund a eu lieu le recours en justice ?

(à mon avis tout est faux)

pour le reste, je n'en sais rien (je ne connaissais pas cette histoire)...

···

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= = = = = = = = = = = = = = = = = = = =
      
                        j-f.lucarelli
               ****@****
          12-01-2011
    

On Tue, 11 Jan 2011 23:17:08 +0100
Bertrand Bordage <****@****> scribit:

[...]

Si, le code source de la musique peut être protégé dans certains cas ! Pour
ne citer qu'un exemple : Atmosphères de Ligeti.

C'est une pièce pour orchestre éditée par Schott. Qu'est-ce qu'il y a à décompiler ?

À ma connaissance, décompiler s'emploie pour retraduire du code machine en assembleur
ou du pseudo-code d'interpréteur en instructions.

[...]

···

--
René Bastian
www.pythoneon.org
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On Wed, 12 Jan 2011 11:28:08 +0100
Éditions IN NOMINE <****@****> scribit:

R. Bastian a écrit :
> On Wed, 12 Jan 2011 02:15:42 +0100
> "j-f.lucarelli" <****@****> scribit:
>
>
> En quelle année Nicolas Cage a-t-il composé "4 minutes 33 de silence" ?
>

Le morceau a été interprété par David Tudor
<http://fr.wikipedia.org/wiki/David_Tudor&gt; le 29

Non, David Tudor a joué une pièce de _John_ Cage dont le titre exact est

4'33"
(1952) (tacet, any instrument or combination of instruments)

Alors ce Nicolas Cage ?

···

>>
>>
>> j-f.lucarelli
>> ****@****
>> 12-01-2011
>>
>
>
>

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René Bastian
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Il n'existe pas..... C'est bien de John Cage dont on parle, je pense.... En fait Nicolas Cage existe bien, mais c'est un acteur américain bien connu (http://fr.wikipedia.org/wiki/Nicolas_Cage)

Christophe Pochon
http://www.christophe-pochon.com

···

Le 12 janvier 2011 12:03, R. Bastian <****@****> a écrit :

On Wed, 12 Jan 2011 11:28:08 +0100
Éditions IN NOMINE <****@****> scribit:

R. Bastian a écrit :

On Wed, 12 Jan 2011 02:15:42 +0100
"j-f.lucarelli" <****@****> scribit:

En quelle année Nicolas Cage a-t-il composé "4 minutes 33 de silence" ?

Le morceau a été interprété par David Tudor
<http://fr.wikipedia.org/wiki/David_Tudor> le 29

Non, David Tudor a joué une pièce de John Cage dont le titre exact est

4'33"
(1952) (tacet, any instrument or combination of instruments)

Alors ce Nicolas Cage ?

j-f.lucarelli
****@****
12-01-2011

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Déjà par simple courtoisie.

Si j'achète une voiture, je n'ai pas à demander l'autorisation au constructeur si j'ai envie de la repeindre ou de modifier le design et puis la revendre.

Ca n'est pas pareil du tout. Ce que tu dis, c'est comme si tu parlais
d'acheter un CD, le repeindre et le revendre. Ben ça, tu peux ! Dans
le cas de la voiture, tu n'as pas le droit de fabriquer une voiture en
copiant le design d'un modèle existant et dire que c'est toi qui l'a
inventée.

C'est un très bon exemple que tu as trouvé là ! Mais qui dessert ton
propos. Mettons que tu achètes ta voiture 10000 euros. Tu la
customises, puis tu la revends, mettons 12000 euros. Tu as donc gagné
2000 euros dans l'affaire. Ces 2000 euros, c'est ton bénéfice, et
c'est ce qui te reviens pour ton travail, ta création. Mais les 10000
euros de base, sont bien allé dans la poche du concepteur original.
Après, tu peux bien décider que tu as trouvé un créneau, et commencer
à faire un vrai commerce avec ton idée. Mais à chaque fois tu vas
devoir acheter le véhicule original, à chaque fois !

C'est la même chose avec une chanson. Si tu crées un nouvel
arrangement, tu dois payer le "véhicule" original à chaque vente, mais
tu tires bénéfice de tes améliorations, avec ta part en tant
qu'arrangeur.

Ce qui te dérange, dis-tu, c'est le fait de devoir demander
l'autorisation. Je trouve aussi que c'est un peu problématique. Mais
cela n'a rien à voir avec le droit d'auteur, mais plutôt avec le fait
de garder le contrôle de sa création.

Je ne vois pas en quoi c'est différent. D'un point de vue subjectif, ça peut l'être, mais ce n'est pas différend dans l'absolu.
Ton analogie est meilleurs que la mienne, mais elle n'exige cependant pas l'autorisation du concepteur de la voiture pour le faire.

Si j'achète un PC, je peux changer les composants pour l'améliorer sans devoir demander l'autorisation.

Bien entendu. Tout comme tu peux changer l'égalisation sur ta chaîne
hifi. Ou décider de copier le contenu de ton CD sur ton lecteur MP3
pour écouter les chansons dans un autre ordre. Mais tu ne peux pas
revendre une copie de ton CD tout en gardant l'original. C'est
discutable, je suis d'accord. Mais c'est toi qui compares des choses
qui ne sont pas tout à fait comparable. Tu fais ce que tu veux de
l'objet physique, mais pas de l'oeuvre.

Mauvaise analogie. Si tu changes le µproc, la carte graphique ou la carte mère, c'est pas pareil que modifier le réglage.
Si tu trouves l'analogie pertinente, alors comparer l'amélioration d'un PC ou d'une voiture à l'amélioration d'une musique l'est encore plus

Pourquoi, lorsque j'achète un livre, si je change une partie du contenu sans l'autorisation de l'auteur, je suis hors la loi ? Pour moi, c'est une différence qui n'est due qu'à une mystification de l'art.

Parce que tu achètes le livre, pas l'oeuvre !

Construction d'esprit concernant quelque chose de totalement abstrait.

Le livre, comme livre, appartient à l’auteur, mais comme pensée, il appartient - le mot n’est pas trop vaste - au genre humain. Toutes les intelligences y ont droit. Si l’un des deux droits, le droit de l’écrivain et le droit de l’esprit humain, devait être sacrifié, ce serait, certes, le droit de l’écrivain, car l’intérêt public est notre préoccupation unique, et tous, je le déclare, doivent passer avant nous.

Victor HUGO (1878) in Discours d’ouverture du congrès

Mais pourquoi voudrait tu gagner la totalité des droits là-dessus, alors que tu n'as fais que "d'améliorer" un truc existant. Si tu veux la totale, ben écris-la toi-même, la daube originelle !

Le problème n'est pas une question de faire plus d'argent, mais de devoir demander l'autorisation à quelqu'un qui a eu un monopole sur l'exploitation de son œuvre qu'il n'aurait pas si ce privilège n'existait pas et peut la refuser.

Je ne comprends pas cette phrase. C'était peut-être un peu tard quand
tu l'as écrite ?

C'est pourtant clair ou alors, c'est que tu confonds droit d'auteurs et royalties.
http://www.de-solliers.fr/droitdauteur.htm

Prend par exemple le cas des worksongs. Ces chansons composées par les esclaves noirs aux USA. Le premier à les mettre sur disque possédait le copyright et pouvait empêcher toute autre interprétation.

Oui, ben justement, c'est dégueulasse ! Tu confirmes là, le bien fondé
des droits d'auteur.

Au contraire, ça démontre des problèmes qu'ont apporté le droit d'auteur, car il s'agit de chanson populaires que personne n'avait déposées et pour lesquelles il n'y avait aucune possibilité de connaître l'auteur.
Le DA a permis à un usurpateur d'avoir un tel monopole.

Tu peux me dire quelle musique ne s'est pas faite sur une musique passée ? Sur 12 notes, un certain nombres de dispositions rythmiques, es-tu certain que ta musique est réellement originale ? Tout le monde a des influences, que ce soient des influences musicales ou d'autres influences contextuelles dues aux conditions sociales, économiques, politiques,…

Mais c'est sûr ! Je revendique même mes influences ! Et c'est ainsi
que je vois le concept d'amélioration que tu défends. Je crée une
nouvelle musique, influencée par des dizaines d'autres. Mais peut-être
que j'y ajouter un ou deux trucs bien à moi. Ou que simplement je
réalise un métissage nouveau. Tout cela est inconscient bien entendu.
Mais je pense que c'est ainsi que la musique évolue. Mais être
influencé par une musique est tout de même différent de reprendre une
musique existante, sans rien demander à personne, et la publier en
affirmant en être l'auteur.

Pourquoi donc ? Tu te bases pourtant sur le travail d'autres, qui ont inventé des styles et ont été influencé eux mêmes par d'autres, pour faire ton propre travail.

Enfin, tu es compositeur, je comprends que tu estime mériter ce droit, tout comme la noblesse de l'ancien régime estimait mériter leurs droits.

Ça c'est la phrase du jour à mettre dans le bêtisier de la liste.
C'est justement parce qu'on a renversé la noblesse de l'ancien régime
que ce genre de droits existent...

Au contraire. Les droits d'auteurs ont été à la base un monopole accordé par le roi depuis la renaissance.

Mais sache que cela se fait au détriment d'autres, sinon tu ne gagnerais pas plus de revenus grâce à ça.

Au détriment, je ne crois pas.... Les revenus obtenus par les droits
d'auteur sont proportionnels au plaisir que mes musiques procurent à
leurs auditeurs. Si mes musiques ne plaisent pas, je ne gagne pas un
sou de droit d'auteur.

C'est donc un contrat entre diffuseur et toi.

Mais le problème est que tu imposes unilatéralement tes termes dans ce contrat en estimant qu'ils conviennent à l'auditeur alors qu'ils t'arrangent certainement.

Des contrats que la loi te permet d'imposer à d'autres et pour lesquels tu ne pourrais le faire sans le support de la coercition que supposent ces lois.

Ce n'est donc pas un contrat consenti.

Et ce que tu dis serait alors valable pour n'importe quel métier. Le
boulanger me demande de l'argent pour son pain ? Mais c'est à mon
détriment, quel horreur !

Non, c'est car il s'agit là d'un échange monnaie-pain qui se fait par le consentement mutuel.
Tu compares deux choses différentes.
L'une t'avantage au détriment de l'autre, la seconde avantage les deux personnes.

C'est là la différence entre la liberté et la contrainte.

Tu peux reprendre toutes les musiques que tu veux, les modifier tant que tu veux. Le problème c'est si tu veux gagner à ton tour de l'argent là-dessus.

De toutes façons, tant que je ne le fais pas publiquement, tu es incapable de savoir ce que je fais de ta musique, non ? À moins que tu m'aies incrusté à mon insu une puce dans la tête.

Ben oui, mais tant que tu ne le fais pas publiquement il n'y a aucun
souci ! Rien ne t'interdit, encore une fois de modifier toutes les
musiques que tu veux tranquillement dans ton home-studio !

Ce n'est pas que ce n'est pas interdit, c'est seulement impossible pour l'auteur de savoir ce que font les gens chez eux.

Toute peine mérite salaire.
Ce qui est à dicuter est le coût salarial.
Une voiture est vendue à une seule personne; celle-ci paie le salaire, les matériaux, le montage, la peinture etc...Tout cela payé, elle devrait en faire ce qu'elle veut.
Une autre voiture de la marque est vendue à une seule personne et ainsi de suite...
L'oeuvre musicale est UNE, pour plusieurs personnes, alors là, il y a problème sur le prix!
Merci Beaucoup.

Michel

···

----- Original Message -----
From: phijazz
To: Christophe Pochon
Cc: lilypond-user-fr@gnu.org
Sent: Wednesday, January 12, 2011 2:30 PM
Subject: Re: Droits d'auteur & co. (encore)

Déjà par simple courtoisie.

Si j'achète une voiture, je n'ai pas à demander l'autorisation au constructeur si j'ai envie de la repeindre ou de modifier le design et puis la revendre.

Ca n'est pas pareil du tout. Ce que tu dis, c'est comme si tu parlais
d'acheter un CD, le repeindre et le revendre. Ben ça, tu peux ! Dans
le cas de la voiture, tu n'as pas le droit de fabriquer une voiture en
copiant le design d'un modèle existant et dire que c'est toi qui l'a
inventée.

C'est un très bon exemple que tu as trouvé là ! Mais qui dessert ton
propos. Mettons que tu achètes ta voiture 10000 euros. Tu la
customises, puis tu la revends, mettons 12000 euros. Tu as donc gagné
2000 euros dans l'affaire. Ces 2000 euros, c'est ton bénéfice, et
c'est ce qui te reviens pour ton travail, ta création. Mais les 10000
euros de base, sont bien allé dans la poche du concepteur original.
Après, tu peux bien décider que tu as trouvé un créneau, et commencer
à faire un vrai commerce avec ton idée. Mais à chaque fois tu vas
devoir acheter le véhicule original, à chaque fois !

C'est la même chose avec une chanson. Si tu crées un nouvel
arrangement, tu dois payer le "véhicule" original à chaque vente, mais
tu tires bénéfice de tes améliorations, avec ta part en tant
qu'arrangeur.

Ce qui te dérange, dis-tu, c'est le fait de devoir demander
l'autorisation. Je trouve aussi que c'est un peu problématique. Mais
cela n'a rien à voir avec le droit d'auteur, mais plutôt avec le fait
de garder le contrôle de sa création.

Je ne vois pas en quoi c'est différent. D'un point de vue subjectif, ça peut l'être, mais ce n'est pas différend dans l'absolu.
Ton analogie est meilleurs que la mienne, mais elle n'exige cependant pas l'autorisation du concepteur de la voiture pour le faire.

Si j'achète un PC, je peux changer les composants pour l'améliorer sans devoir demander l'autorisation.

Bien entendu. Tout comme tu peux changer l'égalisation sur ta chaîne
hifi. Ou décider de copier le contenu de ton CD sur ton lecteur MP3
pour écouter les chansons dans un autre ordre. Mais tu ne peux pas
revendre une copie de ton CD tout en gardant l'original. C'est
discutable, je suis d'accord. Mais c'est toi qui compares des choses
qui ne sont pas tout à fait comparable. Tu fais ce que tu veux de
l'objet physique, mais pas de l'oeuvre.

Mauvaise analogie. Si tu changes le µproc, la carte graphique ou la carte mère, c'est pas pareil que modifier le réglage.
Si tu trouves l'analogie pertinente, alors comparer l'amélioration d'un PC ou d'une voiture à l'amélioration d'une musique l'est encore plus

Pourquoi, lorsque j'achète un livre, si je change une partie du contenu sans l'autorisation de l'auteur, je suis hors la loi ? Pour moi, c'est une différence qui n'est due qu'à une mystification de l'art.

Parce que tu achètes le livre, pas l'oeuvre !

Construction d'esprit concernant quelque chose de totalement abstrait.

Le livre, comme livre, appartient à l’auteur, mais comme pensée, il appartient - le mot n’est pas trop vaste - au genre humain. Toutes les intelligences y ont droit. Si l’un des deux droits, le droit de l’écrivain et le droit de l’esprit humain, devait être sacrifié, ce serait, certes, le droit de l’écrivain, car l’intérêt public est notre préoccupation unique, et tous, je le déclare, doivent passer avant nous.

Victor HUGO (1878) in Discours d’ouverture du congrès

Mais pourquoi voudrait tu gagner la totalité des droits là-dessus, alors que tu n'as fais que "d'améliorer" un truc existant. Si tu veux la totale, ben écris-la toi-même, la daube originelle !

Le problème n'est pas une question de faire plus d'argent, mais de devoir demander l'autorisation à quelqu'un qui a eu un monopole sur l'exploitation de son œuvre qu'il n'aurait pas si ce privilège n'existait pas et peut la refuser.

Je ne comprends pas cette phrase. C'était peut-être un peu tard quand
tu l'as écrite ?

C'est pourtant clair ou alors, c'est que tu confonds droit d'auteurs et royalties.
http://www.de-solliers.fr/droitdauteur.htm

Prend par exemple le cas des worksongs. Ces chansons composées par les esclaves noirs aux USA. Le premier à les mettre sur disque possédait le copyright et pouvait empêcher toute autre interprétation.

Oui, ben justement, c'est dégueulasse ! Tu confirmes là, le bien fondé
des droits d'auteur.

Au contraire, ça démontre des problèmes qu'ont apporté le droit d'auteur, car il s'agit de chanson populaires que personne n'avait déposées et pour lesquelles il n'y avait aucune possibilité de connaître l'auteur.
Le DA a permis à un usurpateur d'avoir un tel monopole.

Tu peux me dire quelle musique ne s'est pas faite sur une musique passée ? Sur 12 notes, un certain nombres de dispositions rythmiques, es-tu certain que ta musique est réellement originale ? Tout le monde a des influences, que ce soient des influences musicales ou d'autres influences contextuelles dues aux conditions sociales, économiques, politiques,…

Mais c'est sûr ! Je revendique même mes influences ! Et c'est ainsi
que je vois le concept d'amélioration que tu défends. Je crée une
nouvelle musique, influencée par des dizaines d'autres. Mais peut-être
que j'y ajouter un ou deux trucs bien à moi. Ou que simplement je
réalise un métissage nouveau. Tout cela est inconscient bien entendu.
Mais je pense que c'est ainsi que la musique évolue. Mais être
influencé par une musique est tout de même différent de reprendre une
musique existante, sans rien demander à personne, et la publier en
affirmant en être l'auteur.

Pourquoi donc ? Tu te bases pourtant sur le travail d'autres, qui ont inventé des styles et ont été influencé eux mêmes par d'autres, pour faire ton propre travail.

Enfin, tu es compositeur, je comprends que tu estime mériter ce droit, tout comme la noblesse de l'ancien régime estimait mériter leurs droits.

Ça c'est la phrase du jour à mettre dans le bêtisier de la liste.
C'est justement parce qu'on a renversé la noblesse de l'ancien régime
que ce genre de droits existent...

Au contraire. Les droits d'auteurs ont été à la base un monopole accordé par le roi depuis la renaissance.

Mais sache que cela se fait au détriment d'autres, sinon tu ne gagnerais pas plus de revenus grâce à ça.

Au détriment, je ne crois pas.... Les revenus obtenus par les droits
d'auteur sont proportionnels au plaisir que mes musiques procurent à
leurs auditeurs. Si mes musiques ne plaisent pas, je ne gagne pas un
sou de droit d'auteur.

C'est donc un contrat entre diffuseur et toi.

Mais le problème est que tu imposes unilatéralement tes termes dans ce contrat en estimant qu'ils conviennent à l'auditeur alors qu'ils t'arrangent certainement.

Des contrats que la loi te permet d'imposer à d'autres et pour lesquels tu ne pourrais le faire sans le support de la coercition que supposent ces lois.

Ce n'est donc pas un contrat consenti.

Et ce que tu dis serait alors valable pour n'importe quel métier. Le
boulanger me demande de l'argent pour son pain ? Mais c'est à mon
détriment, quel horreur !

Non, c'est car il s'agit là d'un échange monnaie-pain qui se fait par le consentement mutuel.
Tu compares deux choses différentes.
L'une t'avantage au détriment de l'autre, la seconde avantage les deux personnes.

C'est là la différence entre la liberté et la contrainte.

Tu peux reprendre toutes les musiques que tu veux, les modifier tant que tu veux. Le problème c'est si tu veux gagner à ton tour de l'argent là-dessus.

De toutes façons, tant que je ne le fais pas publiquement, tu es incapable de savoir ce que je fais de ta musique, non ? À moins que tu m'aies incrusté à mon insu une puce dans la tête.

Ben oui, mais tant que tu ne le fais pas publiquement il n'y a aucun
souci ! Rien ne t'interdit, encore une fois de modifier toutes les
musiques que tu veux tranquillement dans ton home-studio !

Ce n'est pas que ce n'est pas interdit, c'est seulement impossible pour l'auteur de savoir ce que font les gens chez eux.

== En réponse au message du 12-01-2011, 12:03:53 ==

On Wed, 12 Jan 2011 11:28:08 +0100
Éditions IN NOMINE <****@****> scribit:

R. Bastian a écrit :
> On Wed, 12 Jan 2011 02:15:42 +0100
> "j-f.lucarelli" <****@****> scribit:
>
>
> En quelle année Nicolas Cage a-t-il composé "4 minutes 33 de silence" ?
>

Le morceau a été interprété par David Tudor
<http://fr.wikipedia.org/wiki/David_Tudor&gt; le 29

Non, David Tudor a joué une pièce de _John_ Cage dont le titre exact est

4'33"
(1952) (tacet, any instrument or combination of instruments)

Alors ce Nicolas Cage ?

Lapsus monumental ;-/

···

>>
>>
>> j-f.lucarelli
>> ****@****
>> 12-01-2011
>>
>
>
>

--
René Bastian
www.pythoneon.org
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http://lists.gnu.org/mailman/listinfo/lilypond-user-fr

========================================

Bonjour,

je voudrais dire à phijazz que , quoi qu'il en pense , le droit a été créé
pour les auteurs , et que cela convient à la grande majorité d'entre nous
(auteurs) ;
alors les élucubrations de quelqu'un qui jamais aligné 3 notes de musique ,
je m'en tamponne ...

une heure de musique c'est des semaines , des mois , voire des années de
travail et toi , phijazz , tu voudrais ça gratos ?
le droit d'auteur , c'est notre salaire ; tu travailles gratuitement toi ?
va te faire "aimer tendrement chez les orthodoxes" ...

pour la route un lien vers le Code de la Propriété Intellectuelle :
http://www.celog.fr/cpi/

désolé , je suis un peu énervé ; mais les (nom d'oiseau) qui ne savent pas
de quoi ils parlent , ça me mets hors de moi ...

···

--
View this message in context: http://lilypond-french-users.1298960.n2.nabble.com/Droits-d-auteur-co-encore-tp5904941p5925396.html
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Ce n'est pas parce qu'on n'est pas d'accord que ça justifie les injures !

Je suis moi-même musicien ; qui ne l'est pas ici ?

Ensuite, la pensée, ça n'appartient pas à l'auteur — excepté via le droit moral — mais au patrimoine de l'humanité, tout comme le feu, la roue, l'alphabet, la théorie de la relativité.
Ma vision est à peu près celle de Condorcet : l'artiste n'est pas un créateur, mais un découvreur— l'homme étant incapable de créer.
Victor Hugo, à qui on doit le système actuel de droits l'auteurs, avait déclaré dans son fameux discours que le livre appartient à l'auteur, son œuvre à l'humanité.

Est-ce qu'un scientifique qui découvre une loi de la physique, mathématique ne procède pas par un travail de l'esprit ?
Maintenant, on peut faire des débats métaphysique pour savoir si la composition et les découvertes sont différentes ou non.

Ensuite, il est vrai que tu gagneras probablement moins si tu n'as plus le monopole de tes idées, mais dans l'absolu, c'est plus profitable à l'humanité. Ton intérêt est de gagner plus d'argent, et c'est pour ça que tu réagis de la sorte.

Reconnaître le droit d'auteur comme salaire, c'est reconnaître l'état comme employeur. Je suis un artiste, pas un fonctionnaire !!! Et la culture d'état n'est pas de la culture…

NB : je ne fais aucune distinction entre droit d'auteur, brevet, etc, tout cela c'est de la propriété intellectuelle. Si l'un est injustifié, les autres aussi.

PS : Je peux paraître extrémiste sur ce sujet, mais cela est le fruit d'une longue réflexion.
Réflexion pour laquelle je ne mets pas de droits d'auteurs.^^

···

Le 15 janvier 2011 21:34, harrywanders <****@****> a écrit :

Bonjour,

je voudrais dire à phijazz que , quoi qu'il en pense , le droit a été créé
pour les auteurs , et que cela convient à la grande majorité d'entre nous
(auteurs) ;
alors les élucubrations de quelqu'un qui jamais aligné 3 notes de musique ,
je m'en tamponne ...

une heure de musique c'est des semaines , des mois , voire des années de
travail et toi , phijazz , tu voudrais ça gratos ?
le droit d'auteur , c'est notre salaire ; tu travailles gratuitement toi ?
va te faire "aimer tendrement chez les orthodoxes" ...

pour la route un lien vers le Code de la Propriété Intellectuelle :
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désolé , je suis un peu énervé ; mais les (nom d'oiseau) qui ne savent pas
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Reconnaître le droit d'auteur comme salaire, c'est reconnaître l'état comme employeur. Je suis un artiste, pas un fonctionnaire !!! Et la culture d'état n'est pas de la culture…

Je crois que c'est important de faire la distinction entre un salaire qu'on reçoit de l'état et les protections générales dont nous jouissons en tant que membres d'un état. Si l'état me donne l'assurance maladie, c'est parce que la société fait un investissement dans la santé. Les médecins qui se font rémunérés pour ça ne sont pas forcément de fonctionnaires - ils sont dans le secteur de l'économie qui est censé s'occuper de ça.

Je suis contre l'idée qu'une société devrait soutenir tel ou tel morceau pour la même raison que je suis contre l'idée qu'un état peut classifier les opérations médicales qui sont dites "nécessaires." En revanche, je trouve que le système anglo-américain, qui consacre une partie de son budget universitaire aux arts, protège les créateurs avec un salaire suffisamment élevé pour qu'ils n'aient pas à gagner du fric à côté en fonction de ce qu'ils créent / découvrent (cela étant, ce système a ses propres problèmes, mais il semble que les universités aillent globalement dans ce sens là).

Pour ramener la discussion à lilypond (c'est bien la liste de lilypond, après tout), ce soutien pourrait éventuellement encadrer des logiciels comme lilypond dans le même système universitaire, et les compositeurs / chercheurs pourraient effectuer des recherches sur le logiciel qui avancent le domaine, faire baisser les prix des homologues payants de lilypond, et stimuler une croissance générale de la sensibilité artistique d'un peuple. Déjà, des logiciels comme Max / MSP sont développés au sein des organismes comme l'IRCAM, qui fonctionnent assez bien selon ce modèle. Cela n'est pas arrivé du jour au lendemain. Ils se sont collectivement battus pour y arriver en organisant des congrès sur le logiciel et en diffusant des morceaux à des concerts important où le logiciel recevait en effet de la publicité gratuite. Mettre lilypond sur le même plan, c'est ouvrir la voie à un système qui soutient les artistes en dehors de ce débat sur la propriété intellectuelle.

À ce propos, aucun congrès n'est organisé pour le moment sur lilypond. On participe à d'autres congrès et ateliers sur les logiciels libres, mais rien n'existe qui est uniquement consacré à lilypond. Si suffisamment de monde s'y intéressait, je serais ravi d'essayer d'entamer le processus d'organisation avec le peu de contacts universitaires que j'ai.

~Mike

On Sat, 15 Jan 2011 20:23:26 -0500
Mike Solomon <****@****> scribit:

[...]

Pour ramener la discussion à lilypond (c'est bien la liste de lilypond, après tout), ce soutien pourrait éventuellement encadrer des logiciels comme lilypond dans le même système universitaire, et les compositeurs / chercheurs pourraient effectuer des recherches sur le logiciel qui avancent le domaine, faire baisser les prix des homologues payants de lilypond, et stimuler une croissance générale de la sensibilité artistique d'un peuple. Déjà, des logiciels comme Max / MSP sont développés au sein des organismes comme l'IRCAM, qui fonctionnent assez bien selon ce modèle. Cela n'est pas arrivé du jour au lendemain. Ils se sont collectivement battus pour y arriver en organisant des congrès sur le logiciel et en diffusant des morceaux à des concerts important où le logiciel recevait en effet de la publicité gratuite. Mettre lilypond sur le même plan, c'est ouvrir la voie à un système qui soutient les artistes en dehors de ce débat sur la propriété intellectuelle.

Les relations entre IRCAM et les logiciels SourceOuverte n'ont pas été (et ne sont pas aussi)
reluisants que tu le dis:
- l'utilisation des premiers logiciels édités par l'IRCAM impliquaient un droit de propriété
de l'IRCAM sur les oeuvres réalisées avec ces logiciels (c'est gros, non ?)
- l'IRCAM, forte de son prestige, a obtenu entre 1990 et aujourd'hui un magot d'env 20 000 000 FF ou Eur
(peu importent les détails et les dates, je peux le retrouver si c'est nécessaire) et cela a abouti
à AGNULA - une distribution Linux de plus. En 2006, j'avais demandé à un informaticien de
m'installer ce système, qui, après l'avoir examiné, me dit "je ne mettrai pas une telle ..... sur
ton ordi".

Quant à Max/MSP & Co, on en reparlera une autre fois: ce n'est pas la seule solution et si c'est
la meilleure existante, j'en doute. D'abord parce que SuperCollider, PureData, CLM existent
aussi - de même que mon propre projet (pythoneon) qui aboutit à de vraies partitions (sur papier
ou cd-rom) qu'il suffit de compiler pour obtenir des résultats musicaux rigoureusement identiques
(rien à voir avec des trucs "temps réel").

Enfin, je compte organiser à Wissembourg une réunion autour de la notation musicale,
donc avec Lilypond, mais pas seulement car il existe aussi d'autres initiatives.
La proposition a été faite - par acquit de conscience :wink: aux RMLL 2011 - mais je suis
quasi certain du refus: la notation musicale est un truc élitiste qui ne sert plus. Mais voyons ...

···

À ce propos, aucun congrès n'est organisé pour le moment sur lilypond. On participe à d'autres congrès et ateliers sur les logiciels libres, mais rien n'existe qui est uniquement consacré à lilypond. Si suffisamment de monde s'y intéressait, je serais ravi d'essayer d'entamer le processus d'organisation avec le peu de contacts universitaires que j'ai.

~Mike

--
René Bastian
www.pythoneon.org
www.musiques-rb.org

Bonjour,
     Tant qu'à exposer chacun ses idées....

  Verser des droits à un auteur me semble normal et s'il est assez bon pour en vivre, tant mieux.
  Verser les droits pendant 70 ans après sa mort à ses héritiers me semble scandaleux (à bas les rentiers).

Des droits pour les éditeurs, il faut qu'ils vivent, nous y avons tous intérêt.
Après l'édition, des droit oui,pour amortir les faibles tirages mais pas 70 ans + les années de guerre : une vingtaine ou une trentaine d'année au maximum.

Marc Lanoiselée
  (qui édite de la musique ancienne libre sur icking-music-archive.org)

Reconnaître le droit d'auteur comme salaire, c'est reconnaître l'état comme employeur. Je suis un artiste, pas un fonctionnaire !!! Et la culture d'état n'est pas de la culture…

Je crois que c'est important de faire la distinction entre un salaire qu'on reçoit de l'état et les protections générales dont nous jouissons en tant que membres d'un état. Si l'état me donne l'assurance maladie, c'est parce que la société fait un investissement dans la santé. Les médecins qui se font rémunérés pour ça ne sont pas forcément de fonctionnaires - ils sont dans le secteur de l'économie qui est censé s'occuper de ça.

En effet, mais ce n'est pas non-plus comparable à une assurance maladie ou une mutuelle, qui peuvent fonctionner sans que l'état l'impose de façon obligatoire à ses citoyens.
Ce qu'il te donne, c'est ce qu'il prend à d'autres en se servant au passage.

Je suis contre l'idée qu'une société devrait soutenir tel ou tel morceau pour la même raison que je suis contre l'idée qu'un état peut classifier les opérations médicales qui sont dites "nécessaires." En revanche, je trouve que le système anglo-américain, qui consacre une partie de son budget universitaire aux arts, protège les créateurs avec un salaire suffisamment élevé pour qu'ils n'aient pas à gagner du fric à côté en fonction de ce qu'ils créent / découvrent (cela étant, ce système a ses propres problèmes, mais il semble que les universités aillent globalement dans ce sens là).

Oui, mais les universités sont en partie privées aux USA. Est-ce lu budget public qui y est consacré ? Et si c'est le budget public, ce sont les universités qui décident qui à droit à cet argent ou l'état ? Ce n'est pas la même chose.

Pour ramener la discussion à lilypond (c'est bien la liste de lilypond, après tout), ce soutien pourrait éventuellement encadrer des logiciels comme lilypond dans le même système universitaire, et les compositeurs / chercheurs pourraient effectuer des recherches sur le logiciel qui avancent le domaine, faire baisser les prix des homologues payants de lilypond, et stimuler une croissance générale de la sensibilité artistique d'un peuple. Déjà, des logiciels comme Max / MSP sont développés au sein des organismes comme l'IRCAM, qui fonctionnent assez bien selon ce modèle. Cela n'est pas arrivé du jour au lendemain. Ils se sont collectivement battus pour y arriver en organisant des congrès sur le logiciel et en diffusant des morceaux à des concerts important où le logiciel recevait en effet de la publicité gratuite. Mettre lilypond sur le même plan, c'est ouvrir la voie à un système qui soutient les artistes en dehors de ce débat sur la propriété intellectuelle.

Je n'ai rien contre le fait que lilypond vive de donations, que ce soit par le mécénat universitaire, ainsi que tu le présentes ; par dons privés ;…. Ce ne serait pas plus mal.

À ce propos, aucun congrès n'est organisé pour le moment sur lilypond. On participe à d'autres congrès et ateliers sur les logiciels libres, mais rien n'existe qui est uniquement consacré à lilypond. Si suffisamment de monde s'y intéressait, je serais ravi d'essayer d'entamer le processus d'organisation avec le peu de contacts universitaires que j'ai.

Bon courage.

···

Le 16 janvier 2011 02:23, Mike Solomon <****@****> a écrit :

Reconnaître le droit d'auteur comme salaire, c'est reconnaître l'état comme employeur. Je suis un artiste, pas un fonctionnaire !!! Et la culture d'état n'est pas de la culture…

Je crois que c'est important de faire la distinction entre un salaire qu'on reçoit de l'état et les protections générales dont nous jouissons en tant que membres d'un état. Si l'état me donne l'assurance maladie, c'est parce que la société fait un investissement dans la santé. Les médecins qui se font rémunérés pour ça ne sont pas forcément de fonctionnaires - ils sont dans le secteur de l'économie qui est censé s'occuper de ça.

En effet, mais ce n'est pas non-plus comparable à une assurance maladie ou une mutuelle, qui peuvent fonctionner sans que l'état l'impose de façon obligatoire à ses citoyens.

L'art aussi peut fonctionner sans que l'état intervienne.

Ce qu'il te donne, c'est ce qu'il prend à d'autres en se servant au passage.

C'est le cas avec la santé aussi!

Dès qu'un peuple reconnait l'utilité générale d'un aspect d'une société moderne, il a tendance à le remettre en partie dans les mains du gouvernement parce que le gouvernement est le seul organisme suffisamment grand pour corriger les erreurs d'un marché qui touche a priori tout le monde. C'est ce qu'on fait avec l'éducation et les routes depuis longtemps. En faisant cela, on paye le prix de l'inefficacité, mais avec l'éducation, on s'est dit il y a longtemps qu'il vaut mieux courir la risque d'être inefficace (voire corrompu) qu'écarter une partie de la population parce que le secteur privé n'en tire pas de bénéfices.

Je suis contre l'idée qu'une société devrait soutenir tel ou tel morceau pour la même raison que je suis contre l'idée qu'un état peut classifier les opérations médicales qui sont dites "nécessaires." En revanche, je trouve que le système anglo-américain, qui consacre une partie de son budget universitaire aux arts, protège les créateurs avec un salaire suffisamment élevé pour qu'ils n'aient pas à gagner du fric à côté en fonction de ce qu'ils créent / découvrent (cela étant, ce système a ses propres problèmes, mais il semble que les universités aillent globalement dans ce sens là).

Oui, mais les universités sont en partie privées aux USA. Est-ce lu budget public qui y est consacré ?

Je suis en CDD à l'Université de Floride, une université publique, où je gagne ma vie en tant que compositeur et théoricien de la musique. Les travaux que je fais sur lilypond ne seraient pas possibles si je ne bénéficiais pas de ce soutien.

Et si c'est le budget public, ce sont les universités qui décident qui à droit à cet argent ou l'état ? Ce n'est pas la même chose.

Oui, mais encore une fois j'évoque l'exemple de la santé. Ce sont les médecins qui décident la manière dont ils dépensent les fonds auxquelles ils ont recours - je serais scandalisé si l'état précisait le nombre de seringues dans les hôpitaux.

Pour ramener la discussion à lilypond (c'est bien la liste de lilypond, après tout), ce soutien pourrait éventuellement encadrer des logiciels comme lilypond dans le même système universitaire, et les compositeurs / chercheurs pourraient effectuer des recherches sur le logiciel qui avancent le domaine, faire baisser les prix des homologues payants de lilypond, et stimuler une croissance générale de la sensibilité artistique d'un peuple. Déjà, des logiciels comme Max / MSP sont développés au sein des organismes comme l'IRCAM, qui fonctionnent assez bien selon ce modèle. Cela n'est pas arrivé du jour au lendemain. Ils se sont collectivement battus pour y arriver en organisant des congrès sur le logiciel et en diffusant des morceaux à des concerts important où le logiciel recevait en effet de la publicité gratuite. Mettre lilypond sur le même plan, c'est ouvrir la voie à un système qui soutient les artistes en dehors de ce débat sur la propriété intellectuelle.

Je n'ai rien contre le fait que lilypond vive de donations, que ce soit par le mécénat universitaire, ainsi que tu le présentes ; par dons privés ;…. Ce ne serait pas plus mal.

Certes, les donations sont chouettes. Mais il faut d'abord que les gens qui y croient s'organisent. Une stratégie passive n'a jamais attiré l'attention de personne. L'avantage de l'université, c'est qu'une infrastructure robuste existe déjà qui permet de s'organiser autour des axes de recherche partagées.

···

On Jan 16, 2011, at 7:55 AM, phijazz wrote:

Le 16 janvier 2011 02:23, Mike Solomon <****@****> a écrit :

À ce propos, aucun congrès n'est organisé pour le moment sur lilypond. On participe à d'autres congrès et ateliers sur les logiciels libres, mais rien n'existe qui est uniquement consacré à lilypond. Si suffisamment de monde s'y intéressait, je serais ravi d'essayer d'entamer le processus d'organisation avec le peu de contacts universitaires que j'ai.

Bon courage.